De 1850 à 1914 : des quais très encombrés, un port gagné sur la mer.

C’est en 1631 que Richelieu construit le port militaire. Puis, vers la fin du XVIIe siècle, Vauban construit les remparts de la ville de Brest.

Depuis ces constructions, le ravitaillement de la population par la mer est problématique : les zones de marchandise sont en effet limitées.

Entre 1852 et 1865, une modernisation technologique s’amorce dans le Finistère : le département se dote peu à peu de toutes les lignes de communication dont il a besoin. Napoléon III soutient alors la ville de Brest et lui accorde, par le décret du 24 août 1859, la construction d’un pont impérial (le pont de Recouvrance) et la création d’un port de commerce. Ce port de commerce sera géré par la chambre de commerce de Brest (elle recevra de la part de l’État la concession de l’outillage portuaire en 1881).

Les premiers travaux commencent en 1861. Dès 1865, le port de commerce est transféré des quais de la Penfeld dans l’anse de Porstrein. La plupart des boutiquiers de l’ancien port marchand viennent donc s’installer sur les terre-pleins des bassins en construction.

L’ouverture de ce port provoque un phénomène d’extension de la ville. Les Brestois s’y installent rapidement et de nouveaux commerces émergent.

« L’apparition du port marchand signifie d’emblée l’émergence d’une extension à la ville brestoise, avec des commerces, des lieux d’accueil et de convivialité, d’entrepôts et d’habitation », déclare Alain Boulaire, né à Brest en 1947. Ce professeur d’histoire est très connu pour ses ouvrages et ses conférences consacrés à l’histoire de Brest et à la marine.

Les premières lignes de transport maritime de passagers sont le fait de la compagnie des paquebots fluviaux et maritimes. La première ligne, Brest-Port-Launay, naît en 1854. Viennent ensuite les lignes Brest-Landerneau en 1855, puis Brest-Lanvéoc-Le Fret en 1859.

La Compagnie des Paquebots à Vapeur du Finistère crée ensuite une ligne Brest-Le Havre, qui sera rapidement concurrencée par la compagnie des paquebots fluviaux et maritimes, et renchérit  en ouvrant une ligne Brest-Bordeaux.

En 1867, 3 578 passagers embarquent à Brest pour New York. Cependant, quatre ans plus tard, toutes les infrastructures nécessaires à l’accostage des navires ne sont pas achevées. C’est pourquoi en 1874, l’escale postale est supprimée à Brest au profit du Havre.

À la fin du XIXe siècle, le trafic portuaire augmente constamment grâce à d’importants efforts d’équipements et de sécurisation du littoral, montrant qu’il faut désormais compter avec le port marchand de Brest.

En 1911, la flotte compte 13 unités : l’Armorique, le Brestois, le Gaulois, le Charles, la Penfeld, la Glaneuse, le Celte, la Madeleine, l’Aulne, l’Élorn, le Pluton, le Léon et la Cornouaille.

La compagnie assure aussi un service Brest-Angleterre deux fois par semaine. La guerre de 1914 lui porte un coup fatal puisque son armement est réquisitionné.