Germicopa : ses variétés bretonnes font le tour du monde

mercredi 30 mars 2016

Germicopa (siège à Quimper, 29), premier collecteur français de semences de pommes de terre, 4e rang européen, développe son grand export, notamment au départ de Brest, et mise sur sa R&D.

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Racheté à 100% par Florimond Desprez, leader mondial de semences de betteraves sucrières, Germicopa doit relever de nouveaux challenge sur le marché mondial des plants de pommes de terre : la baisse des importations de certains pays en guerre au Moyen Orient (-30% de ventes), un brevet pour la Charlotte* tombé dans le domaine public et, de fait, une concurrence qui s’étoffe...


Chargement de plants de pommes de terre à Brest Cette adversité ne fait pas peur au semencier breton, bientôt 70 ans, qui a reçu en février le prix de l’innovation logistique, au salon Fruit Logistica à Berlin. « Nous avons la volonté d’exporter dans les pays les plus éloignés de la côte africaine, Mali, Niger, Burkina Faso, à partir d’Abidjan. Pour cela il a fallu développer un système de transport par conteneurs frigorifiques et groupes électrogènes capables de maintenir dans de bonnes conditions nos semences pour 15 jours de trajet terrestre parfois difficiles », détaille Alexandre Plougoulm, responsable logistique.


80 000 tonnes par an


Depuis quelques années, Germicopa renforce ses positions en Amérique Latine, Uruguay, Nicaragua, Brésil, Honduras et jusqu’à Cuba. « Il y a une vraie reconnaissance du plant breton de pommes de terre dans le monde. » Les semences sont produites par plus de 170 producteurs répartis dans le Finistère, le Morbihan et dans le nord de la France. Environ 25% de la production est exportée chaque année en Europe.


Germicopa a développé le transport conteneurisé pour le grand export, soit plus ou moins 20 000 tonnes par an. Une bonne moitié est dispatchée dans un millier de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP). Une véritable course contre la montre puisque la distribution se fait entre octobre et décembre. Direction les hubs internationaux puis une soixantaine de pays.


Départ du port de Brest


Une autre  partie est exportée par navires conventionnels frigorifques au départ du port de Brest « où il y a un vrai savoir-faire. Pour l’Algérie et la Tunisie, nous affrétons au port de Brest entre 3 et 6 navires sur cette période. Le chargement se fait avec Atlantic Dock Stevedering, partenaire depuis près de 25 ans. » La proportion de conteneurisation a augmenté, évitant de trop nombreuses manipulation des plants.


La part française, 40 000 t, se répartit entre le marché des professionnels (enseignes de grande distribution, 25 000 t), celui des  industriels (près de 10 000 t) et le marché du jardin qui cible les particuliers (en recul, 5 000 t environ). Stockés sous froid positif jusqu’en mars, les plants destinés au marché s’écoule au printemps. « Fin mai, nous n’avons plus de stocks, précise Alexandre Plougoulm. Toute notre production est livrée. »


De la betterave à sucre ?


Si la logistique est un point fort, la valeur ajoutée de Germicopa est sa R&D. Créateur variétal, il lui faut une dizaine d’années pour lancer une nouvelle pomme de terre, qui sera adaptée à certains climats, certains modes de consommation et résistante. La Princesse Amandine – qui représente environ  10 000 t  de plants en 2016 - c’est Germicopa. La Daisy, développée avec Mc Cain, c’est encore Germicopa.


Son mariage avec le géant mondial de la betterave sucrière et les synergies qu’il permet d’entrevoir pourrait ainsi déboucher sur de nouveaux horizons commerciaux à l’exportation. Pourquoi pas au départ du port de Brest ?


* pomme de terre qui était la variété phare de Germicopa et est l’une des  plus consommée de France. La protection du Brevet d’obtention végétale pour les semences de pommes de terre dure 30 ans

Germicopa, 65 salariés, 3 sites de production, 80 000 tonnes/an, chiffre d’affaires : 40 M€/an

http://www.germicopa.fr/